dimanche 12 octobre 2014

Jeudi 10 septembre 2009 : Le Puy-en-Velay – Montbonnet.

Le sentier de Saint-Jacques-de-Compostelle pénètre au Puy-en-Velay. Il longe des jardins le long de la Borne, rejoint le pont Tordu, passe au pied du rocher Saint-Michel-d’Aiguilhe : un énorme piton rocheux sur lequel est perchée une chapelle romane accessible par un escalier taillé dans le roc.


Passant par la place Saint-Clair, la montée Gouteyron, la porte de l’Hostellerie, la ruelle couverte du Grasmanent et la rue de la Manécanterie, le sentier débouche sur la place du For, à l’arrière de la cathédrale où je m’introduis.
Inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, la cathédrale est de style roman auvergnat, mâtiné des influences de l’Orient et de l’Espagne mauresque. Bâtie sur la roche escarpée du mont Anis, elle fut agrandie et s’étendit au-dessus du vide sur de robustes piliers. C’est ce qui explique l’immense porche avec ses trois hautes arcades.
Selon le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, rédigé vers 1140, « il y a quatre chemins qui conduisent à Saint-Jacques ». Avec la voie d’Arles, de Vézelay et de Tours, Le Puy-en-Velay est le point de départ de l’un d’entre eux. C’est la « via podiensis ». En 950, l’évêque du Puy, Godescalk, se lança dans l’aventure et inaugura lui-même cet itinéraire spirituel  à la tête du premier pèlerinage français vers le tombeau de l’apôtre Jacques le Majeur. Puis ce fut le grand engouement populaire de l’Occident chrétien pour Saint-Jacques-de-Compostelle. En récompense, le pèlerin se voyait remis d’une partie de ses péchés.
Dans la cathédrale, le point de départ du pèlerinage avait lieu au pied d’une statue de l’apôtre. Au passage, les marcheurs de Dieu ne manquaient pas d’implorer la Vierge noire.
Comme les pèlerins du Moyen Age, je sors de la cathédrale par le grand escalier sous le porche et je découvre la ville du Puy. J’imagine l’émotion des pèlerins du XIIe siècle qui descendaient ces marches monumentales devant l’immensité du chemin à parcourir jusqu’à la lointaine Galice.


Pour s’engager sur le grand chemin, les pèlerins, au sortir de la cathédrale, suivaient la rue des Tables, gagnaient la place du Plot, puis par la rue Saint-Jacques s’engageaient dans le faubourg du même nom. C’est exactement le même parcours qu’emprunte le GR 65.



La rue des Tables

Passant devant une statue en bois d’un pèlerin de Saint Jacques, le sentier monte par une route revêtue jusque sur le plateau dominant la ville, puis il s’éloigne par un large chemin caillouteux.


Statue en bois d’un pèlerin de Saint Jacques

Il passe à gauche du Croustet, un petit cône volcanique de type strombolien déjà érodé qui est formé de projections de scories exploitées sous le nom de pouzzolanes.
Les monts du Velay ou du Devès séparent la Loire de l'Allier. Ces montagnes consistent en une longue échine basaltique qui culmine à 1423 m au Devès. C’est le plus vaste plateau basaltique de France, constellé de quelque cent cinquante volcans qui sont venus marquer le paysage de leurs scories noires et rougeâtres. Vaste planèze herbeuse au sol rougeâtre, les monts du Velay  sont la terre d’élection de la lentille verte.
Je retrouve Viviane à une intersection.

L’après-midi, après La Roche, j’emprunte un chemin en corniche qui domine le ravin de la Gazelle.
Des blocs cristallins jonchent  la prairie, avec un petit air de causse. Seulement les murets ici  ne sont pas en calcaire… Par la suite, je traverse un petit bois, franchis le ruisseau de la Roche et remonte jusqu’à Saint-Christophe-sur-Dolaizon (908 m). Je peux voir dans le village les restes d’un four banal où chaque famille venait cuire son pain à tour de rôle. Je voudrais visiter l’église du XIIe siècle, en brèche volcanique rougeâtre avec un clocher-arcade ; mais un enterrement m’en empêche.
Le sentier se poursuit sur le plateau par des chemins goudronnés, empierrés ou herbeux, s’insinue entre des murets de pierre. Des brebis noires du Velay, race rustique, broutent l’herbe des pâturages. A Ramourouscle, près de la maison d’assemblée, une croix  est datée de 1631.  
Les croix sont particulièrement nombreuses en Haute-Loire, témoins d’une ferveur et d’une foi ancrées dans les traditions.
Par un chemin goudronné, je passe à côté de la chapelle Saint-Roch et j’atteins Montbonnet (1108 m). Viviane est garée dans le village. Bien placée pour s’en rendre compte, elle me dit avoir vu passer beaucoup de randonneurs. Nous cherchons un gîte ou un camping pour la nuit. Le gîte d’étape local est déjà bondé et ne propose pas de camping, contrairement à ce qui est noté dans le topoguide.

Nous nous dirigeons vers Saint-Privat-d’Allier où nous trouvons un petit camping municipal sous les sorbiers, à côté du GR. Le soleil disparaît rapidement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire