dimanche 12 octobre 2014

Lundi 9 mai 2011: Ferme de la Fromagère – Montréal-du-Gers.

Reprenant le GR au croisement de la D204, par une route et un chemin empierré, j’atteins rapidement Condom. J’y rencontre le GR de pays Cœur de Gascogne.
Je traverse la ville qui me paraît au premier abord assez sale. Il y traîne beaucoup de détritus au sol.
Je franchis la Baïse. On raconte que l’armagnac doit sa célébrité aux pèlerins de Saint-Jacques qui ne manquaient pas d’y goûter lors de leur passage à Condom. En 1839, la Baïse fut rendue navigable et Condom devint un grand port d’expédition. Les denrées, le vin et l’armagnac étaient acheminés vers Bordeaux et Bayonne à bord de gabarres tractées par des mulets.
Un immense parc public est jonché de détritus. Un vieil homme au fort accent gascon m’en donne l’explication : hier s’est tenue une fête avec un repas géant en plein air. A croire que tout le monde a jeté ses ordures à terre !
Le chemin de Saint-Jacques quitte la ville. Encore beaucoup de trajet sur des routes ou sur les sentes qui les bordent. Doucement vallonnée, la Ténarèze sert de transition entre le Haut et le Bas-Armagnac.
J’atteins le pont d’Artigue. Ce pont roman aux quatre arches inégales, fut construit sur l'Osse - à l'emplacement d'un très vieux pont romain - pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle : le propriétaire en était le diocèse de Compostelle. Il y avait à proximité un hôpital et une chapelle dont il ne reste aucun vestige. Le pont a été classé au Patrimoine de l'Humanité de l'Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
A partir de ce point, il reste 1000 km pour atteindre Saint-Jacques.


Un peu plus loin, j’observe deux busards qui survolent avec insistance un champ de céréales que parcourt un tracteur déjà en pleine fenaison. Serait-ce leur lieu de nidification ? Dans ce cas, la couvée est en danger… Aux abords d’un chemin herbeux, deux mares aux berges craquelées m’offrent un concert de grenouilles  et un ballet de libellules.
Je chemine en plein soleil sur de petites routes sans arbres au milieu des céréales et des vignes. L’église de Routgès apparaît, havre ombragé où des randonneurs se sont arrêtés pour casser la croûte. J’aperçois le Boxer,  en plein soleil, aux abords d’une vigne.
Quand nous avons mangé, arrivent deux randonneurs que Viviane a l’habitude de rencontrer lorsqu’elle m’attend sur le sentier. Nous leur offrons le café.

Il fait trop chaud. Pas envie de repartir. Ce sera donc une courte étape jusqu’à Montréal. Le GR emprunte une route de crête qui permet une vue sur la campagne environnante puis il descend par un chemin caillouteux, traverse un ruisseau sur une passerelle. Après le château de Lassalle-Baqué, il pénètre à Montréal-du-Gers.
Nous faisons étape dans un camping à la ferme aux abords de la ville. On y retrouve des randonneurs déjà rencontrés depuis Miradoux. Ils logent dans une caravane louée pour la nuit.
Viviane et moi allons visiter la cave du propriétaire. Il ne produit plus d’armagnac mais possède encore un stock de tonneaux pour de nombreuses années. Nous dégustons et achetons de l’armagnac et du floc (un vin de liqueur résultant du mariage du moût de raisin frais et de l’armagnac). Nous passons la soirée à l’extérieur. Quand s’annonce la nuit, commence le concert des grillons.

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