dimanche 12 octobre 2014

Mercredi 18 mai 2011 : Olhaïby – Ostabat.

Le sentier rejoint Etcheberria. On y trouve une belle maison basque, avec sa façade blanchie à la chaux sur laquelle contrastent les pans de bois teintés de rouge sombre.
Je parcours le plateau d’Archelako jusqu’à la ferme Benta. En face se détache une variante qui mène à Saint-Palais. Nous sommes en Basse-Navarre, ancienne province basque à l’histoire complexe. Partout dans les champs, se déroule la fenaison. Contournant la ferme, je quitte le plateau et descends vers Larribar-Sorhapuru. C’est sous un fronton de pelote basque que nous nous installons pour la pause méridienne. Un groupe de randonneurs que Viviane a l’habitude de rencontrer s’installe pour pique-niquer.

Quittant le village, j’observe un vol de vautours fauves, planant en recherche de proie.
Après avoir franchi la Bidouze, le sentier de Saint-Jacques « via podiensis » grimpe à travers bois vers le plateau jusqu’à Hiriburia. Belle maison basque de Basse-Navarre.


A proximité se dresse la stèle de Gibraltar. Edifiée lors de l’année jubilaire 1965, c’est une pierre discoïdale à la croisée des chemins. Elle marque le point de convergence principal des voies jacquaires historiques du Puy-en-Velay, de Vézelay et de Tours. Ici s’opère la jonction avec la branche ouest du GR 654.

           

Le sentier de Saint-Jacques (« Jacobe bidia », en basque) monte par un chemin de procession jusqu’à la chapelle de Soyarza, située sur une colline à 300 mètres d’altitude, parmi les prairies et les troupeaux, entourée d’une auréole d’arbres. J’y fais une halte.
Abri et point d’eau, croix et stèle discoïdale. Témoins de l’identité basque, ces stèles discoïdales abondent dans les cimetières de la région. Les plus anciennes remontent au XVIe siècle, même si elles furent très employées tout au long du Moyen Age. Elles constituent une énigme pour les chercheurs. Une table d’orientation permet de contempler le panorama qui s’ouvre sur toute la chaîne des Pyrénées. Deux randonneuses y soignent leurs bobos aux pieds.
La piste descend ensuite jusqu’à une stèle peu avant le hameau d’Harambelz. Après la chapelle, le GR entre en forêt. Il gagne une nouvelle stèle à l'entrée d'Ostabat, avec sur chaque face les inscriptions Izura en basque et Ostabat en français.
Il me reste à descendre un chemin creux, traverser un gué aménagé pour déboucher dans le bas du village. Ostabat n’était pas, contrairement à ce que laisse entendre le Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud, le carrefour des pèlerins mais leur première étape commune. Au Moyen Age, des milliers de pèlerins s’arrêtaient ici dans l’un des deux hôpitaux et quinze hôtelleries. L'ancienne maison Ospitalia a renoué avec sa tradition d'origine. Aujourd’hui, c’est un gîte d’étape, installé dans l’un des anciens hôpitaux. Des sacs à dos, des bâtons et des chaussures devant la porte indiquent que des randonneurs y font étape. Mais il y a seulement dix places.
Grimpant sur la droite, j’accède au cœur du village. Je retrouve Viviane devant l’église à 16h. Nous allons boire un pot (une bière basque pour moi) en terrasse d’un bistro où nous retrouvons des randonneuses. Quelques gouttes de pluie font mine de nous chasser. Pour cette fois, c’est la fin de la randonnée.

Nous ferons halte ce soir au camping d’Aire-sur-l’Adour vers 19h. Demain ce sera le retour vers Saint-Apollinaire-de-Rias (Ardèche) où nous vivons désormais.


Fin de la 4ème  période



1 commentaire:

  1. Un article très riche pour finir cette 4ème période où les discoïdales apparaissent beaucoup plus anciennes, plus abstraites et symboliques, sinon ésotériques, que, par exemple, les calvaires bretons (cf http://www.gallican.org/basques.htm)... De multiples études ont été faites, des approches scientifiques intéressantes (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/amime_0758-7708_1983_num_1_1_998) auxquelles Jean-Marie Mengin ouvre la voie, ce qui n'est pas un moindre intérêt de ce livre/blog dont la richesse surprend à chaque pas...

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