dimanche 12 octobre 2014

Mercredi 18 septembre 2013 : Astorga – Rabanal del Camino.

Une bonne nouvelle : c’est la fin de l’abominable N120 que le sentier côtoyait depuis Logroño. C’est aussi la fin du plateau de la Meseta dont l’altitude oscillait entre 800 et 900 m.
Le Camino francés s’attaque maintenant en douceur au versant est des monts de León (un premier chaînon des monts Cantabriques, massif montagneux du nord de l’Espagne, prolongement ibérique des Pyrénées, qui longe le golfe de Gascogne puis s’incurve en arc vers le sud-ouest).
Viviane me dépose à la sortie d’Astorga, à hauteur de l’ermita del Ecce Homo. La senda de peregrinos progresse le long d’une route au trafic faible à travers de splendides paysages et des villages montagnards qui ont échappé à une mort certaine grâce à la renaissance du Chemin.
Murias de Rechivaldo présente une architecture caractéristique du Maragato : maisons montagnardes en grosses pierres, ruelles dallées et nombreux calvaires. A Santa Catalina de Somoza, la rue principale est pleine de randonneurs aux terrasses de cafés. Chaque année, le nombre de vieilles demeures restaurées augmente. 
La piste aménagée suit à nouveau la route, ponctuée par d’horribles aires de pique-nique installées en plein soleil tous les deux kilomètres, avec bancs et tables en béton ! Insensiblement, l’altitude s’accroît. A El Ganso (1030 m), le clocher de l’église héberge un nid de cigognes, tandis qu’une grande partie des maisons sont encore en ruine.


L’après-midi, piste et route se confondent au milieu d’une forêt de chênes verts, puis parmi des landes sauvages et une forêt de conifères. La route continue à monter dans une jeune chênaie, traverse une vaste clairière et passe près du chêne du pèlerin. J’atteins la chapelle San José, où Viviane m’attend, à l’entrée de Rabanal del Camino. Nous rejoignons une place pour charger un routard qui avait demandé à Viviane de l’emmener au prochain village, Foncebadón. Ce que nous faisons bien volontiers.
De retour à Rabanal del Camino (1156 m), nous stationnons vers 16h sur un emplacement herbeux à la sortie du village pour y passer la soirée et la nuit.


Rabanal, étape ancestrale du Camino, était au bord de l’abandon dans les années 1980. Les Anglais de la « confraternity of Saint James » ont ouvert un refuge et redonné vie au village. Au XIIe siècle, Rabanal comptait une commanderie templière. La tradition hospitalière s’est perpétuée au fil des siècles.
Le soir, Viviane et moi allons nous balader dans le village. Et c’est vrai qu’il y a de la vie : nombreux randonneurs dans les rues, trois refuges de pèlerins, plusieurs hôtels, bars-restaurants et une épicerie. Un office se prépare à l’église romane : un moine accueille les fidèles sous le porche.
Nous rentrons au camping-car à la tombée de la nuit. Un vent d’ouest se lève.

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