Parvenus hier sur l’Aubrac, Viviane
et moi avons passé la nuit au camping municipal de Nasbinals (Lozère).
Je reprends aujourd’hui ma randonnée sur le GR 65, au départ
de la ferme des Gentianes, à 10h15. Une alternance de soleil et de nuages va
ponctuer mon parcours.
La transhumance est terminée. Les belles vaches aux yeux
ourlés de noir et aux cornes en forme de lyre ont rejoint leurs aires de
pâturage, les estives.
La floraison explose. Des parterres de narcisses des poètes,
parfois parsemés de jonquilles, tapissent la prairie telle une fine couche de
neige.
Narcisses des poètes
Violettes tricolores (Viola
tricolor) et pensées des Vosges (Viola
lutea) égayent en massifs la bordure des
chemins.
Viola tricolor Viola lutea
Le sentier s’éloigne dans les
pâturages, approche du roc des Loups et débouche sur la Grande Draille qu’il emprunte
jusqu’au pont sur la Peyrade. Les drailles sont les grands chemins de transhumance
souvent bordés de murettes de pierre sèche dont l’origine se perd dans la nuit
des temps. A Rieutort-d’Aubrac, un four banal et deux abreuvoirs-fontaines
en granite. A Montgros (1234 m ),
arrêt dans une auberge pour déguster une bière artisanale de l’Aubrac.
Je retrouve Viviane à 13h près
d’un cimetière, à l’entrée de Nasbinals.
[Oscar n’est plus avec nous. Notre vieux compagnon est mort en février d’une
crise cardiaque.] Comme d’habitude, nous mangeons dans le Boxer, et je fais
une petite sieste avant de continuer mon chemin.
Le GR traverse le village par le
foirail et la rue principale puis s’éloigne par un chemin empierré à travers
les pâturages.
Il franchit un pont sur un
ruisseau, s’engage sur une draille. Paysage pastoral de steppe avec ses ourlets
de pierre, ses portiques pour le bétail et ses burons.
Sur la bordure du chemin fleurit
l’euphorbe d’Irlande ; sur la prairie, l’orchis sureau où l’on trouve dans
la même population des individus à fleurs pourpres et des individus à
fleurs jaunes. Légère odeur de sureau pour attirer les insectes.
Euphorbe d’Irlande
Orchis sureau
Je contourne deux burons, j’atteins une hêtraie d’altitude. Deux perdrix s’éloignent devant moi et s’envolent. Sans que rien ne l’indique, je gagne la limite départementale et, à
Une grosse tour sombre surgit alors
d’un paysage austère balayé par les vents, à côté d’une église romane et de
quelques maisons en pierre volcanique. C’est Aubrac (1307 m ).
Dès le XIIe siècle, la domerie
d’Aubrac fut le passage obligé des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle
qui parvenaient exténués du plateau désertique. La tour qui sert maintenant de
clocher abrite la cloche des perdus qui était actionnée durant de longues
heures du jour et de la nuit en temps de neige et de brouillard pour ramener
les voyageurs et pèlerins égarés dans l’Aubrac.
Il est 16h50. Sur la place,
devant l’auberge, m’attend Viviane.
Nous
retournons au camping municipal de Nasbinals où nous avions passé la nuit
dernière.
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