A partir d’aujourd’hui, au départ
d’Aubrac, j’utilise pour marcher deux bâtons télescopiques qui me seront bien
utiles par la suite.
Le sentier de Saint-Jacques va
maintenant entamer sa longue descente vers la vallée du Lot. Il atteint le neck volcanique de Belvezet, un piton qui porte les ruines d’un donjon du XIIIe
siècle. Le chemin s’enfonce entre les frênes. Des vaches des Highlands ruminent
dans une prairie enclose. « Attention, animaux imprévisibles »
prévient une pancarte.
Dans la descente, la végétation
change, devient plus boisée. Un beau chemin forestier en balcon mène à Saint-Chély-d’Aubrac (808 m ). Jonction avec le GR 6
(sentier Alpes-océan) qui va faire trajet commun avec le GR 65. Sur la place
centrale, je m’arrête pour boire une bière en terrasse, parmi d’autres
randonneurs. A la sortie du village, un vieux pont enjambe la Boralde. Sur le socle du
calvaire, un petit pèlerin est sculpté dans la pierre.
Avec Viviane, on se retrouve au hameau des Cambrassats, avec pas mal de retard sur l’horaire prévu.
Dans l’après-midi, c’est parmi un
concert de grillons champêtres dans les prés que je redémarre. Plus
proches du chemin, les silhouettes féminines des fleurs de l’orchis pourpre
s’exposent sur les flancs sud de l’Aubrac.
A Lestrade, sous une grange, des
boissons à un euro sont proposées en libre-service dans des bouteilles
thermos. La descente se poursuit. Je traverse une châtaigneraie, je coupe une
route, traverse un ruisseau à gué, m’engage dans un chemin creux, passe sur un
vieux pont enfoui sous la végétation.
Le plateau d’Aubrac vient
s’échouer brutalement sur le tapis vert du pays d’Olt. Encore une dernière
montée traîtresse vers une cour de ferme, un gîte d’étape puis un passage entre
de vieilles vignes pour descendre enfin en se faufilant entre les maisons à Saint-Côme-d’Olt (385 m ), dans la vallée du
Lot. St-Côme-d’Olt possède un curieux clocher flammé en vrille. Il est 18h lorsque je débouche près d’un cimetière.
Je rejoins avec Viviane un camping
au bord du Lot. Emplacement ombragé, sur une jolie pelouse, au bord de la rivière. Lorsque la nuit est tombée
s’élève un chant clair et cristallin, unique et régulier. Un alyte (crapaud
accoucheur) ou un hibou petit-duc ? Leurs voix flutées et mélancoliques
sont presque identiques…
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