dimanche 12 octobre 2014

Lundi 23 septembre 2013 : Col de l’Alto do Poio – Samos.

Il fait nuit lorsque les premiers marcheurs arrivent au col à la lueur de leur lampe frontale. A 7h33, un soleil rougeoyant embrase l’horizon. Impressionnant ! Une minute plus tard, le paysage a complètement changé.


Je démarre à 8h30. Parcours dans un paysage de montagne où paissent les troupeaux.


Je double le pèlerin nettoyeur que j’avais aperçu hier.
Les hameaux de Galice fleurent bon les étables. A Biduedo (1200 m), plein de marcheurs sont arrêtés à un bar dont les tables débordent sur la chaussée. Je bois une « caña » de bière au milieu de la troupe. Une pèlerine espagnole s’est déchaussée car elle a une ampoule qui la fait souffrir. Un Néerlandais a la même idée que moi : lui fournir un pansement spécial pour ce cas, fréquent sur le sentier.
La minuscule chapelle San Pedro semble bien être la plus petite église du Camino. Maintenant, l’itinéraire va peu à peu perdre de l’altitude. Après Filloval, la descente s’accentue. Par un superbe chemin creux sous une châtaigneraie, je débouche à Triacastela, sur une petite place ombragée de châtaigniers. Citée par Aimery Picaud, la ville comptait trois châteaux dont il ne subsiste rien.
Le bourg est niché au cœur d’une vallée.

Impossible de retrouver ou de joindre Viviane. Or, à la sortie du bourg, deux itinéraires s’offrent au choix. Où peut-elle m’attendre ? Mon portable ne passe pas ; la cabine téléphonique que je ne sais pas faire fonctionner me bouffe mon dernier euro ; un aubergiste refuse de me laisser téléphoner. Finalement, c’est par hasard, en arpentant la rue principale, que j’aperçois le Ducato, garé dans une rue parallèle. Je me fais engueuler par Viviane, car il est très tard. Elle s’inquiétait, ne pouvant me joindre. « Ton portable, il est une fois de plus éteint ! ». J’ai beau expliquer que…
Finalement, on va manger dans le fourgon sur une place en plein soleil.

Deux itinéraires s’offrent à moi : le premier, plus intéressant, offre peu de possibilités à Viviane de me rejoindre avec le fourgon. Le second est surtout prévu pour les cyclistes qui trouveront du goudron à volonté ; mais un nouveau balisage mis au point ces dernières années permet aux marcheurs de s’évader hors du bitume. Je vais choisir la deuxième solution.
Et de fait, après quelques kilomètres de bitume, le sentier bifurque vers San Cristobal de Real, un village niché au creux d’un vallon, en bordure d’un ruisseau, avec une splendide architecture rurale.
Au cours du chemin, je retrouve Anne et Jacques en train de prendre un bain de pied dans le cours d’eau. J’enlève mes chaussures de marche et je les rejoins. Bien agréable et rafraîchissant, ma foi !
Nous poursuivons le chemin ensemble. Le nouveau balisage nous entraîne à travers de petits villages typiques. A Lastres, sous la pancarte d’entrée, un panneau original interdit de déféquer !


Et il y en a encore pendant toute la traversée du village. On peut supposer que les habitants en ont marre de subir les nuisances des pèlerins de passage.
A 16h, nous débouchons au-dessus de Samos avec une vue sur le monastère San Julián, une abbaye bénédictine dont la taille écrase les habitations.


Au Moyen Age, les pèlerins y trouvaient le gîte. La tradition se perpétue de nos jours. A 16h30, nous sommes au centre du village. Les Bretons cherchent un hébergement, mais on nous indique que l’abbaye est fermée pour cause de travaux.
Ils trouveront tout de même une auberge privée pour la nuit.

Quant à nous, après un coup de téléphone passé par Viviane (en espagnol !) pour vérifier qu’il soit ouvert, nous roulons jusqu’au camping de Sarria.

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