Un sentier étroit et herbeux
longe la berge du río Ucieza.
Le balisage officiel se dirige
ensuite vers un village, afin de suivre une route jusqu’à Carrión.
Une variante est beaucoup
plus intéressante, suivant le cours du río Ucieza. C’est ce parcours alternatif
que je vais suivre, une coulée de verdure au milieu de l’aridité. En face, la
plupart des randonneurs… Les cons ! Ils vont effectuer 10 km le long d’une route rectiligne.
Je les aperçois au loin, les uns derrière les autres, tandis que moi, je marche
dans la verdure !
Arrivé à l’ermitage de la Virgen del Río, je dépose
mon sac à dos pour une petite halte. Là le balisage invite à se diriger vers
Villalcázar de Sirga pour rejoindre le chemin officiel sur l’andadero, le long
de la route. Je
préfère suivre le parcours alternatif proposé par mon guide du Camino francés.
Mais là, plus de balisage. Je suis vraiment seul dans l’immensité. Dans le
ciel, un léger voile de cirrus. A l’horizon se dessine la Cordillère cantabrique.
La piste parcourt la Meseta
désespérément nue. Quelques tracteurs
labourent les champs. Un gros peuplier solitaire, étrange rescapé de la végétation,
subsiste encore sur le bord d’un ruisseau asséché. La piste monte vers le col
de l’Alto de San Cristobal, sur le flanc d’une hauteur qui s’aperçoit de très
loin.
Droit devant, on découvre Carrión.
Sur le chemin, j’aperçois bouger une tache claire. Bien m’en a pris, d’avoir
suivi cet itinéraire. C’est une outarde barbue.
M’apercevant, elle s’envole et se
pose sur une crête, se détachant clairement à l’horizon. Mais lorsque je
pénètre dans le champ, toute la troupe qu’elle a rejointe s’envole. Mon petit
appareil photo de randonnée n’a pas un zoom assez puissant…
Je rejoins alors l’andadero, sur
l’itinéraire historique à l’entrée de Carrión
de los Condes. Comme Viviane est stationnée là, nous restons sur place pour
manger dans le fourgon. Du plus loin qu’on les aperçoive, défilent les
marcheurs au bord de la route rectiligne. Passent des connaissances, ou des
gens déjà entrevus, qui nous font un petit salut.
On traverse ensemble la ville en
voiture, et je reprends mon parcours. Tiens, la N 120 ! Je ne l’avais plus côtoyée depuis
Tardajos, à la sortie de Burgos. Je ne fais que la couper pour suivre une
petite route jusqu’à l’abbaye de Benevivere. Un large chemin empierré prend le
relais, la Calzada
de los Peregrinos. C’est une chaussée romaine qui n’est autre que la « via
aquitana », tronçon de Burgos à Astorga, comme le signale une inscription
sur une pierre. Ligne droite au milieu du désert. Je pense à ceux qui
l’empruntent en plein été !
De loin, j’aperçois un hangar
agricole, et à côté le Ducato. Nous sommes au croisement avec la petite route de Bustillo, la seule à traverser
ces étendues.
Après
avoir cherché en vain un camping ouvert dans la région, nous retournons à
Carrión de los Condes. Le gardien d’un camping fermé nous mène à une aire
de camping-car, vers 18h, à côté d’une salle de sport. Possibilité d’y prendre
une douche.
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