Logroño, où se concentre la moitié de la population
de la région, moderne et active, ne présente que peu d’intérêt. L’axe de la
ville symbolise la prospérité découlant du commerce des vins.
Viviane me sort de la ville en
Ducato. Le camino de Santiago se dirige maintenant franchement vers l’ouest. La
piste pour piétons et vélos va en premier lieu longer une rocade puis filer à
travers champs, bordée de cyprès, d’amandiers et de séneçons aux capitules
jaunes. On arrive dans le parc de la
Grajera , aux abords d’un plan d’eau. Depuis une passerelle en
bois, par-dessus les eaux calmes et herbeuses, un homme et un enfant lancent
du pain aux oiseaux (foulques, colverts, poules d’eau). Profitant de l’aubaine,
tout un groupe de carpes communes participe au festin.
Le parcours va maintenant se
dérouler à proximité de la N 120,
fil rouge qu’il va suivre, traverser ou côtoyer avec constance. Il y a une douzaine d’années, le chemin
suivait son tracé historique, devenu la
N 120. Un calvaire ! Aujourd’hui, l’itinéraire essaye
d’emprunter au maximum des pistes à travers le vignoble de la Rioja , quitte à faire des
entorses à la réalité historique.
Sous l’enseigne métallique géante
d’un taureau (symbole encore vivace de la corrida), le chemin file droit vers Navarette.
A l’entrée du village, on
remarque les ruines de l’ancien hôpital
de Saint-Jean-d’Acre, où des randonneurs font étape pour le casse-croûte.
Sur la place centrale, un Matamoros surveille les passants depuis sa niche. Santiago
Matamoros (Saint Jacques tueur de Maures) est une représentation courante en
Espagne, car elle est le symbole de la Reconquista.
A la sortie, sur la N 120,
j’aperçois le camping-car de Viviane en face du cimetière dont le fameux
portail roman d’inspiration mozarabe provient de l’hôpital de
Saint-Jean-d’Acre.
Ballet des tracteurs des vendangeurs…
Le chemin se poursuit par une piste aménagée le long de la N 120 puis s’écarte de la route
pour filer à travers les vignes mais y revenir un peu plus tard. Le soleil
cogne dur, le silence est retombé dans les vignes. A Ventosa, je fais
une halte dans un bar pour y boire une bière.
Une piste caillouteuse, bordée de
croix et de cairns, mène à un petit col sous l’Alto de San Antón (670 m ). Dans la montée, je
découvre de nombreux cairns en hommage
à une pèlerine danoise tombée sur le chemin. Une photo et ses chaussures sont
restées en témoignage…
Dans la descente, je rencontre
une exploitation viticole. Sous des peupliers dans un coude de la N 120, je retrouve Viviane. Nous
cherchons à nous installer à proximité ; et pour cela Viviane va se
renseigner à la propriété, mais « le patron, il est pas là » !
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