dimanche 12 octobre 2014

Mardi 17 mai 2011 : Navarrenx – Olhaïby.

Navarrenx : petite ville fortifiée du XIe siècle, elle fut transformée en bastide au XIVe siècle.

Je quitte le camping, longe les remparts  pour atteindre la porte Saint-Antoine.


C’est le plus bel exemple de fortifications du XVIe siècle. La ville, tenue par les protestants, ne fut jamais prise durant les guerres de religion.
Je descends vers le gave d’Oloron traversé par un pont avec une grande arche du XIIIe siècle. Au bord du gave est organisé chaque année le championnat du monde de pêche au saumon, en deux manches, de mars à fin juillet.
Le sentier s’éloigne sur l’autre rive.
A la bastide de Castetnau-Camblong, motte féodale du XIIIe, église du XVIIe et belles maisons béarnaises. Le GR pénètre dans les bois, franchit des ruisseaux par des gués ou des ponceaux, côtoie des palombières.
Ici, les collines de Gascogne, bordure sud-est du bassin d’Aquitaine, cèdent le pas au Piémont pyrénéen.
Après avoir franchi le Cassol dou Boué, le sentier gagne une route qui descend au pont sur l’Apaure et remonte jusqu’au chemin d’accès du château de Montgaston. C’est là que nous nous retrouvons à midi. Quelques randonneurs décident d’aller casser la croûte sous le château, à 400 mètres de là. Quant à nous deux, nous restons au bord de la route.

Par la suite, le GR 65 rejoint l’entrée de Charre, franchit deux routes départementales, emprunte un « boviduc » (ouvrage de passage pour les troupeaux) et se dirige vers le Saison.
Le Saison établit définitivement la frontière entre Béarn et Pays basque qui impose fièrement ses montagnes soudain si proches. Sur l’autre rive, une rampe aménagée descend à un chemin de terre et mène à Lichos. A l’entrée du village, deux enfants se précipitent sur moi et me réclament deux euros comme droit de passage ! Se référent-ils aux pratiques médiévales du péage qui rançonnaient les pèlerins ? La maman arrive et s’excuse…
Le parcours historique se poursuit sur petite route, en plein soleil. « Vous êtes entrés au Pays basque » dit une pancarte devant une ferme. On est au nord de la Soule, ancienne province du Pays basque en « Iparralde » (au nord, c’est-à-dire en France). Les panneaux d’indication sont tous bilingues, français et basque.
A l’entrée d’Aroue, le sentier de Saint-Jacques remonte la départementale jusqu’au château de Joantho puis il bifurque dans la campagne.
J’observe une reine de frelon qui inspecte les palissades vermoulues des pâtures afin de prélever des copeaux de bois et fabriquer une pâte à papier pour construire son futur nid.
Parcours dans un environnement vallonné à l’habitat dispersé. Après le hameau d’Etchebarnia, je retrouve Viviane à proximité d’Olhaïby. Nous faisons le détour vers la petite église romane, à l’écart du village, au cas où l’on puisse s’installer. Une pancarte demande de ne pas y déposer ses ordures. « Ta gueule » est la réponse manuscrite que l’on peut admirer. Les pèlerins de Saint-Jacques seraient-ils de vulgaires malotrus ?

On va rechercher un camping ouvert. Difficile à trouver. Nous ferons étape au camping de Mauléon.

1 commentaire:

  1. Après la saligue soulignant les gaves marécageux, l'irruption de l'histoire de Navarrenx dont parle la belle photo de fiers et résistants remparts, le Basque et un nouveau chant des noms de villes, villages ou hameaux...
    Une richesse mêlant quotidien, géographie, histoire -qui, avec les discoïdales va bientôt atteindre un point d'orgue...Et toujours, chaque jour, par delà le fil du trajet et le Boxer, l'irruption d'inédit - comme si vous y étiez...

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