Le temps est toujours humide. Le
GR s’éloigne de la vallée du Lot et du pays d’Olt pour traverser le plateau du
pays de Conques : d'immenses prairies, des bois de châtaigniers, de chênes
et de frênes.
A Campagnac, le GR 65 retrouve le
GR 6 avec lequel il va avoir un trajet commun jusqu’à l’entrée de Figeac. Au
hameau du Soulié, sous un abri, des boissons sont proposées aux randonneurs. On
laisse ce qu’on veut. Des fleurs d’acacias (robiniers) jonchent la route et la
rendent glissante.
A l’entrée d’Espeyrac, se trouve
une vieille croix de pierre très belle qui a été déplacée de quelques centaines
de mètres. Bâtie en amphithéâtre, Espeyrac comporte des rues pentues et des
ruelles en escalier, sur un promontoire rocheux. Le sentier arrive ensuite à Sénergues située à 506 m sur un plateau granitique.
Je retrouve le Boxer près d’un
abribus dans le village. Nous y restons pour déjeuner pendant que des
randonneurs se succèdent pour une pause juste à côté, en se protégeant d’une
bruine intermittente.
Après la pause, l’itinéraire
grimpe dans une forêt de résineux, se prolonge entre des champs et des landes
de genêts à balais. Il croise et emprunte plusieurs fois la D 42.
Dans l’église du hameau de
St-Marcel, des randonneurs se sont arrêtés pour le casse-croûte ! De hauts
mats en bois, arbres ébranchés jusqu'au houppier, peinturés et datés, attirent
mon attention. Déjà la tradition du
« mai », vivace dans le sud-ouest ?
Peu après, c’est la descente sur Conques par un petit sentier. La vue
est saisissante. En débouchant dans la combe encaissée de l’Ouche, je découvre
la ville aux toits pointus que dominent les trois tours de la basilique Sainte-Foy .
Je traverse la ville et ses
ruelles pentues.
Par la rue Charlemagne
qui dévale vers le ravin du Dourdou, je rejoins Viviane au camping à 17h, sur les
bords du Dourdou.
Conques est une étape incontournable de la « via podiensis »,
citée par Aimery Picaud dans le Guide du Pèlerin. Son abbatiale fut construite
du XIe au XIIe siècle pour abriter les reliques de sainte Foy que les moines de Conques volèrent à Agen au IXe siècle. Le
rayonnement du sanctuaire attira les
foules jusqu’à la guerre de Cent Ans.
Nous remontons à pied visiter la
ville : un festival de lucarnes et clochetons, toits de lauzes en saillie,
ruelles pavées en pente. Face à la fontaine des Pèlerins, le portail de
l’abbatiale Sainte-Foy s’orne d’un des plus importants tympans de l’art roman.
L’intérieur est un vaisseau
magnifique, tout de simplicité et d’harmonie. La salle du Trésor se situe dans
une aile du cloître. C’est le plus riche trésor du Moyen Age conservé
aujourd’hui. La pièce principale en est la statue-reliquaire en or de sainte
Foy, ressemblant à une idole païenne. Nous visitons également le musée avant de
redescendre au camping par la rue Charlemagne et ses pavements scabreux.
Des photos denses pour partage de l'appréhension d'un Moyen-Age qui affleure en tympan de Conques...L'ocre de ces roses de façades, nuances des verts, traits semblant rehausser l'Occitanie profonde aux "nh" qui chantent...
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