Viviane me mène à la sortie de la
ville pour 9h05.
Après la fin des habitations et
du goudron, la piste traverse une peupleraie et se poursuit à travers champs.
Le ciel est chargé, mais c’est plus agréable pour marcher. J’observe les
circonvolutions d’un aigle et de milans royaux.
Une bretelle pour pèlerins permet
d’enjamber une autoroute. Je longe l’« autovia » (voie rapide) Camino
de Santiago ! Je retrouve la N 120
et, par une piste aménagée le long de la nationale, j’entre à Tardajos. Après
le village, une petite route me mène à Rabé de las Calzadas (835 m ) pour 11h45.
Pause de ¾ d’heure dans le
camping-car sur une place enherbée et je redémarre à 12h30.
Le chemin de Saint-Jacques aborde
maintenant la traversée du plateau de la Meseta septentrionale : plateau central de
l’Espagne, rocailleux, argileux, calcaire, d’une grande austérité, glacial en
hiver, torride en été, qui s’élève à 800-900 mètres d’altitude. « Trois mois d’enfer, neuf mois
d’hiver » dit le proverbe. Son climat continental est renforcé par les
chaînes montagneuses qui l’encerclent et l’isolent des régions côtières.
Débouchant sur le plateau, le
chemin est bordé de cairns et file à peu près à l’ouest.
Après un point haut, il amorce sa
descente raide vers Hornillos del Camino.
De la bruine tombe après le village. Le
chemin gagne à nouveau le plateau. Champs à perte de vue, paysages
désespérants, sans végétation.
Un peu à l’écart, apparaît le
refuge d’Arroyo San Bol, spartiate et sans électricité. Mais c’est un havre de
paix bordé d’arbres, car il y coule parfois un ruisseau… Les randonneurs qui me
suivent y font étape.
Loin devant, j’aperçois le
Ducato, stationné à l’intersection avec la route
d’Iglesias. Il est 15h30. Impossible de rester sur place. Il n’y a que la
piste, et l’on est visible à des kilomètres à la ronde.
Nous
roulons jusqu’à Castrojeriz pour y trouver un camping ouvert. Le vent et la
pluie vont nous confiner à l’intérieur.
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