« Cheveux jaunes »,
comme l’appelle le patron du camping, s’est fait la malle ce matin, sans payer
ses nuitées…
Nous quittons le camping et montons
en Boxer à Lauzerte. Ce fut l’une des plus importantes bastides
du Moyen Age. Créée au XIIe siècle, elle verrouillait toute la
région du haut de sa colline. Le site est magnifique, que nous parcourons à
pied : maisons à colombage, croquignolettes demeures sur arcades, vitrines
de boutiques en arcs brisés, fenêtres géminées, frontons, portes ouvragées...
Sur la place des Cornières, on remarque une sculpture en forme de coin relevé
qui cache un damier de céramique.
Les rues de la Mairie et de la Gendarmerie font le
tour du village. A 8h du matin, c’est un vrai bonheur !
Je quitte Viviane au village et
redescends de la colline.
La journée s’annonce ensoleillée. Le sentier s’éloigne,
traverse la vallée, monte en forêt. Belle vue sur la bastide.
Sur le coteau, au lieu-dit le
Charton, on trouve un magnifique pigeonnier sur pilotis de pierre.
Un peu plus loin l’église de
Saint-Sernin, en pleine nature, est ouverte aux pèlerins. Sur l’autre versant,
le sentier blanc et rouge atteint la
D 57. Alternance du parcours entre coteaux et vallons
fertiles. Parmi les vignes, les vergers de noyers et les cerisiers, le GR gagne
Durfort-Lacapelette et, par un chemin de servitude, la rue principale de ce
village sans centre et sans âme...
Après un détour dans une combe
auprès d’un étang de pêche, le sentier rejoint la petite église de Saint-Martin-de-Durfort,
dominant sur sa crête un paysage vallonné. Pas d’ombre où se réfugier avec le
fourgon. On se gare contre le mur de l’église pour manger. Quand la blonde et
la brune nous rattrapent, on leur raconte les mésaventures de « Cheveux
jaunes » qu’elles ont déjà eu l’occasion de côtoyer….
Vers 14h, de gros nuages noirs
font redouter un orage. Viviane me vire. « Dépêche-toi de partir, je ne
tiens pas à conduire sous l’orage ! » Ben voyons !
Le GR65 s’abaisse vers la vallée
de Laujol, emprunte un chemin parallèle à la route et s’engage sur un sentier
le long du petit ruisseau ombragé. Il monte à travers les pâturages et les
friches pour aboutir à une route de crête. Entre-temps, quelques gouttes de
pluie, juste pour me faire sortir ma veste, et le soleil revient !
L’itinéraire blanc et rouge se
poursuit sur la route de crête d’un serre, avec vue sur les deux vallées
parallèles, parmi les belles maisons préservées du Sud Quercy avec leurs pigeonniers
typiques. Le microclimat chaud et humide,
au carrefour des influences océaniques et méditerranéennes, a favorisé le
vignoble (chasselas doré de Moissac) et l’arboriculture fruitière (pommes,
prunes, poires et cerises). D’ailleurs des cerisiers sur le bord de la route
sont une tentation constante, à laquelle je résiste, surtout par rapport à
l’attitude de certains marcheurs qui n’hésitent pas à malmener les arbres pour
se servir.
Devant moi, en contrebas, s’étend
la vaste plaine alluviale résultant de la confluence du Tarn et de la Garonne. Alors apparaît Moissac. Le GR 65 s’abaisse jusqu’au
lieu-dit Gal de Merle, rejoint le ruisseau de Laujol qu’il traverse sur une
passerelle dans un petit vallon et débouche devant le panneau d’entrée
d’agglomération. Viviane est là qui m’attend.
Nous traversons la ville, franchissons
le Tarn jusqu’au camping de l’île du Bidounet. Nous choisissons un
emplacement, sortons la table et nous reposons jusqu’à 18h30. Nous retournons
avec le Boxer à l’entrée de l’agglomération à la rencontre de trois randonneurs
qui avaient confié à Viviane leurs sacs à dos ce matin au camping de Lauzerte.
On récupère en même temps Dagobert et ses patrons sous un abribus, relativement
épuisés de ces 25 km
de marche sous le soleil. On charge tout ce monde dans le camping-car pour les
véhiculer au gîte d’accueil des pèlerins « Le Carmel ».
Halte majeure sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, Moissac
perpétue une tradition millénaire d’accueil des pèlerins.
Au gîte, dans le tohu-bohu
général, on retrouve des randonneurs rencontrés ça et là sur le parcours,
notamment la blonde et la brune et même « Cheveux jaunes ». Il est
19h30, la cloche pour le repas vient de sonner. On dit adieu à tout le monde,
car pour nous c’est la fin de la randonnée.
Nous retournons passer la soirée
au camping.
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