Je poursuis ma randonnée,
environné d’une brume légère.
Un chemin empierré monte à
travers une forêt de conifères. La piste se fraye un passage entre des roches
rouges et file en descendant entre des vignes.
C’est à la sortie d’Azofra que
nous nous retrouvons. Alors que nous mangeons dans le Ducato, une jeune femme passe
avec un landau. Dans le landau, un bébé ! Viviane me dit l’avoir déjà
aperçue sur le chemin…
Lorsque je me remets en route,
j’aperçois non loin de la piste « El Rollo de Azofra ». C’est une colonne,
semblable à un pilori, dressée au XVIe siècle pour rappeler la
justice divine.
Le chemin se rapproche
dangereusement de la N 120,
mais encore une fois s’en éloigne pour parcourir une campagne plantée de vignes
et de céréales. Le temps se gâte ; d’inquiétants nuages noirs
obscurcissent l’horizon. Sur une hauteur à 695 mètres , on aperçoit Cirueña. Un vent d’orage se lève. Je
longe une belle chênaie, à présent prisonnière d’un terrain de golf. La pluie
commence à tomber. Je m’abrite sous une conduite circulaire en ciment posée au
bord du chemin. Mais, bon, la pluie ne semble pas décidée. Je reprends la piste
pour entrer dans l’agglomération.
Inimaginable ! Je pénètre
dans une ville fantôme. De longues avenues bordées de maisons particulières et
d’immeubles vides, à vendre ou à louer. Très peu sont habitées. Déprimant !
Conséquence de la crise de l’immobilier que subit actuellement
l’Espagne, les promoteurs ont construit ici des logements invendables, avec
toutes les infrastructures devenues inutiles (notamment le golf).
Le vieux village, lui, est resté
intact. A la sortie, je retrouve Viviane. Nous recherchons un endroit pour nous
poser ; mais rien ne convient, surtout pas la large place de parking au
milieu des immeubles…
Nous
roulons jusqu’à Santo Domingo de la
Calzada , à la recherche d’un camping que nous trouvons difficilement
à l’est de la ville.
Vraiment affreux, à déconseiller pour les gens de
passage ! Il y a bien 1500 emplacements, mais ils sont occupés ou loués en
permanence. Nous sommes parqués devant les sanitaires, puisqu’il n’y a pas de
place pour les itinérants. On va faire avec, pour cette nuit !
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