Le sentier rejoint Etcheberria.
On y trouve une belle maison basque, avec sa façade blanchie à la chaux sur
laquelle contrastent les pans de bois teintés de rouge sombre.
Je parcours le plateau
d’Archelako jusqu’à la ferme Benta. En
face se détache une variante qui mène à Saint-Palais. Nous sommes en
Basse-Navarre, ancienne province basque à l’histoire complexe. Partout dans
les champs, se déroule la fenaison. Contournant la ferme, je quitte le
plateau et descends vers Larribar-Sorhapuru. C’est sous un fronton de
pelote basque que nous nous installons pour la pause méridienne. Un groupe de
randonneurs que Viviane a l’habitude de rencontrer s’installe pour
pique-niquer.
Quittant le village, j’observe un
vol de vautours fauves, planant en recherche de proie.
Après avoir franchi la Bidouze , le sentier de
Saint-Jacques « via podiensis » grimpe à travers bois vers le plateau
jusqu’à Hiriburia. Belle maison
basque de Basse-Navarre.
A proximité se dresse la stèle de Gibraltar. Edifiée lors de
l’année jubilaire 1965, c’est une pierre discoïdale à la croisée des chemins.
Elle marque le point de convergence principal des voies jacquaires historiques
du Puy-en-Velay, de Vézelay et de Tours. Ici s’opère la jonction avec la
branche ouest du GR 654.
Le sentier de Saint-Jacques (« Jacobe bidia », en basque) monte par un chemin de procession jusqu’à la chapelle de Soyarza, située sur une colline à
Abri et point d’eau, croix et
stèle discoïdale. Témoins de l’identité basque, ces stèles discoïdales abondent dans les
cimetières de la région.
Les plus anciennes remontent au XVIe siècle, même
si elles furent très employées tout au long du Moyen Age. Elles constituent une
énigme pour les chercheurs. Une table d’orientation permet de contempler le
panorama qui s’ouvre sur toute la chaîne des Pyrénées. Deux randonneuses y
soignent leurs bobos aux pieds.
La piste descend ensuite jusqu’à
une stèle peu avant le hameau d’Harambelz. Après la chapelle, le GR entre en
forêt. Il gagne une nouvelle stèle à l'entrée d'Ostabat, avec sur chaque face les inscriptions Izura en basque et Ostabat en français.
Il me reste à descendre un chemin
creux, traverser un gué aménagé pour déboucher dans le bas du village. Ostabat n’était pas, contrairement à ce
que laisse entendre le Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud, le carrefour des
pèlerins mais leur première étape commune. Au Moyen Age, des milliers de
pèlerins s’arrêtaient ici dans l’un des deux hôpitaux et quinze hôtelleries.
L'ancienne maison Ospitalia a
renoué avec sa tradition d'origine. Aujourd’hui, c’est un gîte d’étape,
installé dans l’un des anciens hôpitaux. Des sacs à dos, des bâtons et des chaussures
devant la porte indiquent que des randonneurs y font étape. Mais il y a seulement
dix places.
Grimpant sur la droite, j’accède au cœur du
village. Je retrouve Viviane devant l’église à 16h. Nous allons boire un pot
(une bière basque pour moi) en terrasse d’un bistro où nous retrouvons des
randonneuses. Quelques gouttes de pluie font mine de nous chasser. Pour cette
fois, c’est la fin de la randonnée.
Nous
ferons halte ce soir au camping d’Aire-sur-l’Adour vers 19h. Demain ce
sera le retour vers Saint-Apollinaire-de-Rias (Ardèche) où nous vivons
désormais.
Un article très riche pour finir cette 4ème période où les discoïdales apparaissent beaucoup plus anciennes, plus abstraites et symboliques, sinon ésotériques, que, par exemple, les calvaires bretons (cf http://www.gallican.org/basques.htm)... De multiples études ont été faites, des approches scientifiques intéressantes (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/amime_0758-7708_1983_num_1_1_998) auxquelles Jean-Marie Mengin ouvre la voie, ce qui n'est pas un moindre intérêt de ce livre/blog dont la richesse surprend à chaque pas...
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