Le ciel est chargé ; le
vent, sans obstacle pour le freiner, souffle sur le plateau aride. Due à la
pluie de cette nuit, une terre épaisse argileuse colle aux chaussures. Ce qui
n’empêche pas les marcheurs de défiler. Un randonneur en VTT a bien du mal à
avancer. Tous les cent mètres, il s’arrête pour nettoyer ses pneus. « Buen
camino » quand même !
Hontanas, dans un vallon, apparaît
comme une oasis.
Dans la rue principale, des
marcheurs font halte pour boire un café.
Vallon du Garbanzuelo : un
sentier herbeux court en balcon à flanc de colline. Paysage verdoyant qui
tranche avec le plateau aride. Manifestement, il y a eu une revégétalisation du
vallon.
Le chemin débouche sur la route
de Castrojeriz : pas de piste hors goudron. Les randonneurs doivent suivre
la route. Elle
passe sous les voûtes ruinées du couvent de San Antón qui abrite un refuge pour
les pèlerins.
Il faut maintenant longer la
route toute droite jusqu’à Castrojeriz,
où nous avons dormi cette nuit. Ce village s’étale à la base d’une colline
coiffée d’une forteresse en ruine. Il s’est développé le long du Camino, et
grâce à lui.
On mange dans le fourgon sur une
petite place. Ensuite, je parcours les rues du village au flanc de la colline
pour me diriger en descente vers le río Odrilla. On la voit de loin cette côte impressionnante
qui barre le paysage : montée abrupte pour accéder au plateau sauvage de
la meseta de Mostelares (environ 900 mètres d’altitude).
Sur le plateau, cairns et croix
déposés par les pèlerins jalonnent la piste. On amorce une descente raide pour
rejoindre une aire de repos et de barbecue puis déboucher sur une route.
Le soleil est de retour. A gauche
de la piste, se dresse l’hôpital San Nicolás. Fondé en 1171, il jouxtait une église au cœur d’un village. Tout a disparu,
à l’exception de l’ermitage restauré ces dernières années et qui accueille à
nouveau les pèlerins pour la nuit.
J’y fais une incursion : à
l’intérieur, des randonneurs font étape. 100 mètres plus loin,
j’atteins le pont Fitero, sur le río
Pisuerga. C’est un beau pont du XIIe siècle qui compte onze
arches romanes.
Viviane y est stationnée.
L’endroit est magnifique. La
rivière est bordée d’arbres et de végétation aquatique, véritable ligne verte dans
cet environnement agricole.
Un pêcheur quitte le site. Nous décidons de rester sur place, en contrebas du pont, au bord de la rivière.
Plus tard, nous bénéficions d’un
beau coucher de soleil, avec des éoliennes qui se dessinent dans un arc-en-ciel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire