A partir du Grand Lemps,
l’itinéraire va maintenant longer, sous les flancs sud de la colline du Banchet,
la plaine de Bièvre, vallée sèche qui s’étale d’est en ouest de Voiron à la
vallée du Rhône.
Au quaternaire, le glacier de l'Isère, à la sortie de la profonde
tranchée de la cluse de Grenoble, présentait deux langues : l'une creusa
l'actuelle plaine de la Bièvre ,
l'autre la vallée de la
basse Isère. La plaine actuelle, large, plate et uniforme,
est constituée d'alluvions fluvio-glaciaires et fluviatiles. Vallée fossile, la
plaine de Bièvre a un réseau hydrographique réduit au minimum.
Un vent léger atténue la chaleur. Sur les talus,
le liseron fleurit et l’yèble étale ses baies noires. Le GR longe des vergers
de noyers : il est vrai que nous ne sommes pas loin de la zone AOC de la noix de
Grenoble.
L’itinéraire va traverser une
zone peuplée comportant beaucoup de passages sur route. Il longe d’abord la
plaine au pied de la
colline. A partir de La Frette , il contourne le château de la Villardière et se
poursuit en balcon, domine Saint-Hilaire-de-la-Côte et atteint le lieu-dit le
Rondet, à l’entrée de Gillonay. Ici,
à une intersection de sentiers, une sculpture contemporaine indique une
variante de la « via gebennensis » vers Saint-Antoine-l’Abbaye. Un nombre important de pèlerins bifurquaient
jadis vers le sud pour se rendre à l’abbaye de Saint-Antoine et rejoindre
ensuite la voie d’Arles pour continuer vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le GR 65 continue par l’allée du domaine
de Montgontier (également gîte d’étape), contourne le château, se poursuit vers
le carrefour de Notre-Dame et l’église Saint-Maurice. Je retrouve Viviane sous
les murs du cimetière.
Au moment où je repars, trois
randonneurs me rattrapent et me doublent d’un bon pas, coquilles Saint-Jacques accrochées
à leurs sacs à dos.
Voici La
Côte-Saint -André.
C’est la ville natale d’Hector Berlioz et
la ville d’adoption du peintre impressionniste hollandais Jongkind. Le GR
longe les murs du château Louis XI, se glisse dans de jolies cours et de
coquettes places intérieures par de petits escaliers, pour déboucher sous
l’immense halle médiévale. Comme tous les ans, fin août, se prépare le festival
Berlioz. Le GR traverse la ville, longe l’ancienne villa de Jongkind. Quittant
la ville, il grimpe peu à peu vers la colline, atteint Balbins et Ornacieux,
deux communes étroitement imbriquées. Une petite fontaine en forme de coquille
attend le pèlerin-randonneur. Je fais une halte dans un bistro. Là aussi un
festival se prépare pour la
soirée. Le patron, en robe marocaine, distribue ses conseils
et ses ordres aux bénévoles qui s’activent.
Le GR surplombe maintenant la
plaine de Bièvre, atteint la crête et descend par le versant opposé vers la
plaine du Liers. Je m’engage au milieu des champs de maïs, et par un chemin de
terre je gagne l’étang du Marais.
Je serpente dans la zone humide boisée du
marais de Faramans. Je remarque notamment les touffes
du carex paniculé (ou « têtes de femmes »), typique des lieux humides.
C’est ainsi que j’arrive à 17h45 au camping de Faramans où je retrouve Viviane et Oscar qui s’y sont installés.
La soirée est agréable, bien que
le camping soit encore peuplé. Oscar en pleine forme fait avec moi, après le
repas, une balade de nuit tout autour de l’étang et dans le marais.
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