Le sentier s’éloigne
définitivement de l’agglomération.
Ciel bas. Chemin pierreux qui
monte à travers des champs labourés. J’atteins un point haut avec un banc, près
d’un cimetière où des groupes de marcheurs font une pause. On bénéficie d’une
vue panoramique sur les champs labourés et la chaîne des Pyrénées en
arrière-plan. Les pèlerins espagnols se signent avec respect devant le
calvaire. On traverse la rue principale de Zariquiegui (607 m ), bordée de maisons
avec d’imposants porches et blasons. On grimpe à flanc de colline par un
sentier de pierraille, on marche dans la brume en écoutant le bruissement des
éoliennes pour franchir la Sierra del Perdón (780
m ), un chaînon montagneux pré-pyrénéen. Une sculpture
métallique, la « Via Láctea », représentant un groupe de pèlerins
forgés dans la ferraille nous attend au sommet.
Le pèlerin actuel, lui, traverse
la route de crête et plonge en face par un sentier caillouteux.
Je traverse Uterga. Il est midi.
Un refuge dans la rue principale concentre tous les marcheurs le temps d’un
repas ou d’une pause casse-croûte. Depuis le camping-car où nous nous sommes
retrouvés, garés sur une place enherbée, nous observons deux vieux villageois
qui épluchent inlassablement des piments qu’ils ont précédemment grillés…
La piste descend dans un vallon,
remonte sur une ligne de crête. La végétation change, laissant peu à peu la
place aux champs d’amandiers et d’oliviers, aux chênes verts et à la vigne.
Le sentier arrive à Obanos, en
traverse les ruelles désertées pour se retrouver sur la place centrale.
Il quitte le village en une
descente rapide, rejoint une route, serpente entre des potagers jusqu’à un
carrefour avec la N 111
à l’entrée de Puente-la-Reina.
« Et à partir de là, tous
les chemins n’en font plus qu’un.» La statue de Saint Jacques pèlerin signale
la rencontre des chemins navarrais et aragonais.
Ici se fait la jonction avec la 4ème
route d’Aimery Picaud, la voie historique d’Arles « via tolosana » qui
franchit les Pyrénées au col du Somport pour former le chemin aragonais (Camino
aragonés). Désormais, une seule voie mène à Santiago : le Camino francés.
La vieille ville s’étire le long
de la calle Mayor ,
bordée de belles demeures blasonnées aux balcons en fer forgé et aux portails
gothiques. Au milieu des groupes de touristes, je parcours la rue, où je fais
halte pour boire une bière, avant de franchir le pont médiéval sur le río Arga,
à l’extrémité ouest de la ville.
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