Reprenant le GR au croisement de la D 204, par une route et un chemin
empierré, j’atteins rapidement Condom.
J’y rencontre le GR de pays Cœur de Gascogne.
Je traverse la ville qui me
paraît au premier abord assez sale. Il y traîne beaucoup de détritus au sol.
Je franchis la Baïse. On raconte
que l’armagnac doit sa célébrité aux pèlerins de Saint-Jacques qui ne
manquaient pas d’y goûter lors de leur passage à Condom. En 1839, la Baïse fut rendue navigable
et Condom devint un grand port d’expédition. Les denrées, le vin et l’armagnac
étaient acheminés vers Bordeaux et Bayonne à bord de gabarres tractées par des mulets.
Un immense parc public est jonché
de détritus. Un vieil homme au fort accent gascon m’en donne
l’explication : hier s’est tenue une fête avec un repas géant en plein air.
A croire que tout le monde a jeté ses ordures à terre !
Le chemin de Saint-Jacques quitte
la ville. Encore
beaucoup de trajet sur des routes ou sur les sentes qui les bordent. Doucement vallonnée, la Ténarèze sert de transition
entre le Haut et le Bas-Armagnac.
J’atteins le pont d’Artigue. Ce pont roman aux quatre arches inégales,
fut construit sur l'Osse - à l'emplacement d'un très vieux pont romain - pour
les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle : le propriétaire en était le
diocèse de Compostelle. Il y avait à proximité un hôpital et une chapelle dont
il ne reste aucun vestige. Le pont a été classé au Patrimoine de l'Humanité de
l'Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
A partir de ce point, il reste 1000 km pour atteindre
Saint-Jacques.
Un peu plus loin, j’observe deux
busards qui survolent avec insistance un champ de céréales que parcourt un
tracteur déjà en pleine fenaison. Serait-ce leur lieu de nidification ?
Dans ce cas, la couvée est en danger… Aux
abords d’un chemin herbeux, deux mares aux berges craquelées m’offrent un concert
de grenouilles et un ballet de
libellules.
Je chemine en plein soleil sur de
petites routes sans arbres au milieu des céréales et des vignes. L’église de
Routgès apparaît, havre ombragé où des randonneurs se sont arrêtés pour casser la croûte. J ’aperçois le Boxer, en plein soleil, aux abords d’une vigne.
Quand nous avons mangé, arrivent
deux randonneurs que Viviane a l’habitude de rencontrer lorsqu’elle m’attend
sur le sentier. Nous leur offrons le café.
Il fait trop chaud. Pas envie de
repartir. Ce sera donc une courte étape jusqu’à Montréal. Le GR emprunte une
route de crête qui permet une vue sur la campagne environnante puis il descend
par un chemin caillouteux, traverse un ruisseau sur une passerelle. Après le
château de Lassalle-Baqué, il pénètre à Montréal-du-Gers.
Nous faisons étape dans un
camping à la ferme aux abords de la ville. On y retrouve des randonneurs déjà
rencontrés depuis Miradoux. Ils logent dans une caravane louée pour la nuit.
Viviane et moi allons visiter la
cave du propriétaire. Il ne produit plus d’armagnac mais possède encore un
stock de tonneaux pour de nombreuses années. Nous dégustons et achetons de l’armagnac
et du floc (un vin de liqueur résultant
du mariage du moût de raisin frais et de l’armagnac). Nous passons la
soirée à l’extérieur. Quand s’annonce la nuit, commence le concert des
grillons.
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