L’étape d’aujourd’hui, plus
vallonnée et bucolique que ces derniers jours, annonce un changement radical,
avec les monts de León qui se profilent à l’horizon droit devant nous.
Je traverse Hospital de Órbigo.
L’itinéraire historique est recouvert par la N 120. Je choisis la variante, plus agréable et vallonnée
qui s’éloigne sous un bosquet de peupliers. Un aspect non négligeable : il
y a beaucoup moins de marcheurs.
Chicorées en fleurs sur les
bas-côtés du sentier, mûres et
cynorhodons dans les haies. Traversée de Villares de Órbigo puis Santibánez de
Valdeiglesias. A la sortie de ce village, par montées et descentes, le chemin
sera bordé par une forêt de chênes verts, gagnera un fond de vallon marécageux,
traversera une chênaie pour atteindre un collet.
Plus loin, il se poursuit entre
des champs et une forêt de chênes puis rejoint un vallon planté de peupliers.
Plus loin encore, la piste empierrée longe une pépinière de conifères. La
cathédrale d’Astorga apparaît droit devant.
J’atteins la croix de Santo Toribio. On retrouve venant de la gauche l’autre
itinéraire du Camino et, bien entendu, les troupeaux de marcheurs. Des groupes
pique-niquent sous la croix ; un Espagnol joue de la guitare, reprenant
son message de bienvenue ou d’encouragement à chaque passage de pèlerin, avec
sa casquette posée à terre pour recueillir quelques pièces. Vue splendide sur
Astorga et les monts de León en arrière-fond.
Au pied de la descente, Viviane
est là sur un parking. Nous mangeons sur place. Pendant ce temps, défilent les
marcheurs…
Je repars pour une petite heure,
traverse San Justo de la Vega
et me dirige vers la ville. Bordé de potagers, de vergers mais aussi
d’entrepôts, le chemin franchit un petit pont médiéval, emprunte une passerelle
piétonne pour enjamber des voies ferrées et se retrouve au pied de la ville d’Astorga. Une rampe cimentée très raide
mène à la vieille ville. C’est là que Viviane m’attend. Nous garons le fourgon
sur un parking et, à partir de 15h30, nous visitons Astorga.
L’« Asturica Augusta » romaine, au carrefour de la Via de la Plata et du Camino francés,
compte deux mille ans d’histoire. A partir du XIe siècle, la cité connaît
une période de prospérité grâce au chemin.
Nous nous promenons dans les rues
jusqu’au palais épiscopal Gaudi. Pastiche
d’un château néo-gothique, c’est un des délires du célèbre architecte catalan
Gaudi, démarré en 1889 et terminé en 1913.
Nous visitons l’immeuble qui se
compose de quatre étages : magnificence de l'ensemble avec granit, mosaïques,
piliers et colonnes, impressionnante chapelle avec de magnifiques vitraux et
une luminosité qui crée une ambiance à la fois recueillie et majestueuse.
Le billet d’entrée est le même que pour le palais Gaudi.
Les spécialités d’Astorga sont le
cocido Maragato (un pot au feu) et les mantecadas, sortes de macarons au
saindoux (bourrées de sucre et bien grasses !). Viviane ne résiste pas au
plaisir d’en goûter.
Nous rejoignons le parking et
quittons la ville, à la recherche d’un camping.
A 18h30,
nous dégottons un petit camping à Santa Colomba de Somoza, agréable, en pleine
campagne. Nous en sommes les seuls occupants avec les 89. Ils ont prévu
d’arrêter leur randonnée jeudi. Nous ne les reverrons plus.
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