La pluie résonne sur le toit du
camping-car. Les pèlerins passent, couverts de leur cape…
Je me mets en route à 8h15, après
avoir pris un café avec Viviane dans une auberge proche. Bientôt la pluie se
fait plus drue. Je m’arrête pour chausser mes guêtres, en pestant pour les
accrocher !
Les chemins creux entrecoupés de
ponts en dos d’âne ou de corredoiras relient entre eux les hameaux en
traversant des tunnels de verdure, des forêts de châtaigniers, de chênes ou
d’eucalyptus. Les eucalyptus ont été massivement
plantés en Galice pour la production de pâte à papier, souvent au détriment de
la biodiversité originelle.
La pluie se calme un moment pour
reprendre ensuite de plus belle.
A Leboreiro, une petite église est un exemple de
transition vers le gothique. Sur la place un curieux horreo primitif est
construit en forme de panier d’osier. On sort du hameau par le pont roman restauré
de la Magdalena ,
en dos d’âne sur le río Seco.
Le chemin atteint les faubourgs
de Melide. Je m’abrite un instant
sous le chapiteau d’une taverne qui diffuse de la musique celtique. On ne
s’attend pas en Espagne à écouter de la musique celtique. Sommes-nous encore en
Espagne ? Pas d’arènes ni de
corridas, pas de flamenco, plus de sangria, pas d’oliviers dans les champs. Ici
on est celte. C’est le pays du cidre. L’odeur du cidre rivalise avec le son des
cornemuses.
A l’âge du bronze, des populations celtes envahissent la Galice et s’y installent
solidement. C’est la civilisation des « castros », gros villages
perchés en pierre fortifiés ressemblant beaucoup aux oppidums gaulois. La
civilisation celte apparente les Galiciens aux autres peuples des rives de
l’Atlantique.
Je traverse la ville sous la
pluie, avant de retrouver Viviane à 11h30 dans les faubourgs ouest. Je me
change dans le Ducato, pressé de retrouver des vêtements secs.
Nous mangeons sur place dans le
fourgon. Je n’ai pas trop envie de continuer le parcours sous la pluie. Cette
fois, c’est moi qui téléphone au camping de Portomarín pour savoir s’il est
ouvert.
Nous
retournons donc à Portomarín pour nous installer dans le camping d’une aire de
tourisme rural, pas loin du río Miño vers lequel le terrain descend en pente
douce. Nous y passons l’après-midi, confinés par le mauvais temps, essayant de
faire sécher mes vêtements sous le hall des sanitaires. Des chevaux pour les
pèlerins cavaliers pâturent un moment dans le camping.
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