Le tronçon du Vernet jusqu’à Rognac était l’un des chemins les plus
fréquentés par les pèlerins pour aborder les plateaux de la Margeride.
Ce matin, les landes de genêts,
bruyères, callunes et myrtilles, les savanes de fougères disparaissent, gommées
du paysage par un brouillard épais. Devant et derrière moi se profilent par
moments quelques silhouettes de randonneurs dans la brume. Je double deux
jeunes filles. Elles sont québécoises et se sont accordées une année pour
parcourir le monde. Un autre randonneur me rattrape à Rognac. Nous faisons
route ensemble jusqu’à Saugues.
Le brouillard se lève. Je
m’arrête dans cette petite ville de la Margeride dominée par son gros donjon carré,
massif, la « tour des Anglais ».
En face du donjon se situe le musée fantastique de la Bête du Gévaudan. Je voulais
le visiter, mais à cette époque il est fermé et n’est accessible que sur
rendez-vous.
Au XVIIIe siècle, Aubrac et Margeride regorgent de loups.
L’un d’eux va marquer les mémoires. Durant trois ans, la Bête aurait massacré une
centaine de femmes et d’enfants, dans la région de Saugues. En juin 1767, un
certain Jean Chastel parvient à tuer un grand loup carnassier, mettant fin aux
massacres.
A la sortie de la ville, belle
sculpture en bois d’une lavandière.
Après le pont sur la Seuge , le GR 65 emprunte une
route jusqu’au hameau du Pinet. Là un groupe de dames s’apprête au départ sur
le chemin vers Compostelle. Elles ont triché, préférant éviter la montée de
Monistrol ! Elles me demandent de les prendre en photo pour
« immortaliser » leur départ…
Suivi de loin par le groupe, je
m’engage sur un large chemin dans une forêt de résineux qui mène à La Clauze. C ’est là que m’attend
Viviane.
Ce village est caractéristique de
l’architecture du Gévaudan : autour de la maison d’assemblée, un groupe de
maisons en granite, une petite croix et un « travail » (où l’on
ferrait les bêtes). Une tour curieusement perchée sur un bloc de granite est le
seul vestige d’un château du XIIe siècle.
Après-midi, cheminement sur le
plateau puis descente au Villeret-d’Apchier, sur le flanc de la vallée de la Virlange. Par le moulin du Pin
et la ferme de Contaldès, le sentier remonte la vallée sur l’autre rive en
léger surplomb jusqu’au hameau de Chazeaux.
Je retrouve Viviane sur une
place, à côté d’une fontaine. Au-dessus de cette fontaine, un panneau
indique : « fontaine, ici », avec une flèche, au cas où les
pèlerins fatigués ne la remarquent pas !
Un gîte propose de la tarte aux
myrtilles. Le parcours du GR 65 est
truffé de gîtes d’étapes, de chambres d’hôtes et d’accueils en tout genre, là
où on ne les attendrait pas, dans les moindres hameaux agricoles.
Nous
allons nous installer dans un camping à Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère.
Oscar va
faire connaissance et jouer avec le jeune chien du camping, Dino, âgé de dix
mois et deux fois plus gros que lui ! C’est un chien de montagne des Pyrénées, ou patou.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire