Il se met à pleuvoir juste au moment où l’on se lève. Vers 8h30 commence le défilé des randonneurs, revêtus de leur cape de pluie. Passent sur le GR entre autres les deux pèlerines qui ont dormi dans un gîte non loin d'ici. Profitant d'une accalmie, je me lance à mon tour.
Avant d’atteindre Pimbo, le sentier me laisse découvrir
un abreuvoir et un ancien lavoir, un peu perdus dans la végétation. Pimbo est
l’une des plus anciennes bastides des Landes. Je fais halte à l’abbatiale
Saint-Barthélémy, au portail et aux chapiteaux romans.
Je descends sur les flancs d’un coteau,
confetti d’espace naturel préservé dans ces milieux agricoles, avec parcours
didactique.
Franchissant le Gabas, le sentier
de Saint-Jacques pénètre dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Au
passage : une belle maison de pays
avec ses cailloux du gave. Interdit de photographier, est-il placardé sur les
murs de la propriété !
La pluie recommence à tomber,
accompagnée de bourrasques de vent. Je rattrape les deux néo-calédoniennes.
L’une d’elles n’en peut plus. Une ampoule la fait terriblement souffrir. Comme
nous arrivons à hauteur du Boxer, et en vue de la ville, je lui propose de la
transporter à Arzacq-Arraziguet. Ce
qu’elle accepte avec empressement. Je l’accompagne à la pharmacie puis chez le médecin.
Interdiction de marcher et de remettre sa chaussure ! Sa compagne nous
rejoint. C’est la fin de la randonnée pour elles …
Pour nous remercier, elles nous invitent
à déjeuner dans un restaurant. Nous nous rendons au Café des Sports, chez Gaby,
le roi de la « garbure ». Il s’agit d’une soupe traditionnelle aux
légumes. Quel que soit le menu, on attaque par la soupe. Ensuite , on
continue par le confit !
Nous nous séparons de nos deux
compagnes. L’une va attendre au café pendant que l’autre continuera jusqu’à Fichous-Riumayou.
Je poursuis mon chemin,
contournant le lac d’Arzacq, et je me dirige vers la petite rivière du
Luy-de-France, une des deux anciennes rivières frontalières entre la France et le Béarn.
Au passage de la crête séparant
le Luy-de-France du Luy-de-Béarn, commence le Béarn. Le changement de paysage
se fait plus net. Collines et pâtures, fraîcheur verdoyante, vaches avec leurs
cloches, brebis avec leurs sonnailles. L’Alchimiste a repris ses citations… et
le soleil revient.
Le sentier quitte la crête, descend
dans un vallon puis s’élève en lacets vers Fichous-Riumayou.
Comme
nous ne trouvons pas d’hébergement dans le coin, nous retournons au camping Les
ombrages de l’Adour, à Aire-sur-l’Adour, pour
18h. On y retrouve le Portugais à la petite carriole, rencontré hier sur le
sentier. Il fait le pèlerinage en sens inverse, en direction du Puy. Comme sa
femme n’en pouvait plus, ils ont fait halte deux jours au camping.
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