Une bonne nouvelle : c’est
la fin de l’abominable N120 que le sentier côtoyait depuis Logroño. C’est aussi
la fin du plateau de la Meseta
dont l’altitude oscillait entre 800 et 900 m .
Le Camino francés s’attaque
maintenant en douceur au versant est des monts de León (un premier chaînon des monts Cantabriques, massif montagneux du nord
de l’Espagne, prolongement ibérique des Pyrénées, qui longe le golfe de
Gascogne puis s’incurve en arc vers le sud-ouest).
Viviane me dépose à la sortie
d’Astorga, à hauteur de l’ermita del Ecce Homo. La senda de peregrinos progresse
le long d’une route au trafic faible à travers de splendides paysages et des
villages montagnards qui ont échappé à une mort certaine grâce à la renaissance
du Chemin.
Murias de Rechivaldo présente une
architecture caractéristique du Maragato : maisons montagnardes en
grosses pierres, ruelles dallées et nombreux calvaires. A Santa Catalina de
Somoza, la rue principale est pleine de randonneurs aux terrasses de cafés. Chaque
année, le nombre de vieilles demeures restaurées augmente.
La piste aménagée
suit à nouveau la route, ponctuée par d’horribles aires de pique-nique
installées en plein soleil tous les deux kilomètres, avec bancs et tables en béton !
Insensiblement, l’altitude s’accroît. A El Ganso (1030 m ), le clocher de
l’église héberge un nid de cigognes, tandis qu’une grande partie des maisons
sont encore en ruine.
L’après-midi, piste et route se
confondent au milieu d’une forêt de chênes verts, puis parmi des landes
sauvages et une forêt de conifères. La route continue à monter dans une jeune
chênaie, traverse une vaste clairière et passe près du chêne du pèlerin.
J’atteins la chapelle San José, où Viviane m’attend, à l’entrée de Rabanal del
Camino. Nous rejoignons une place pour charger un routard qui avait demandé à
Viviane de l’emmener au prochain village, Foncebadón. Ce que nous faisons bien
volontiers.
De retour à Rabanal del Camino (1156
m ), nous stationnons vers 16h sur un emplacement herbeux
à la sortie du village pour y passer la soirée et la nuit.
Rabanal, étape ancestrale du Camino, était au bord de l’abandon dans
les années 1980. Les Anglais de la « confraternity of Saint James »
ont ouvert un refuge et redonné vie au village. Au XIIe siècle,
Rabanal comptait une commanderie templière. La tradition hospitalière s’est
perpétuée au fil des siècles.
Le soir, Viviane et moi allons
nous balader dans le village. Et c’est
vrai qu’il y a de la vie : nombreux randonneurs dans les rues, trois
refuges de pèlerins, plusieurs hôtels, bars-restaurants et une épicerie. Un
office se prépare à l’église romane : un moine accueille les fidèles sous
le porche.
Nous rentrons au camping-car à la
tombée de la nuit. Un vent d’ouest se lève.
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