Désormais, le chemin de
Saint-Jacques est le Camino francés. Les traces jacquaires sont nombreuses et
la richesse patrimoniale s’intensifie.
Le bitume cède la place à une
piste empierrée qui longe la rive droite du río Arga puis ondule à travers la
garrigue et les vignes, côtoyant de près ou de loin la N 111 sur tout le parcours de la journée. On observe
de nombreux cairns édifiés par les pèlerins lors de leur passage.
Traversée de Mañeru et Cirauqui. Le sentier zigzague dans les
ruelles de ce village médiéval, passe sous une porte fortifiée. Quelques
marches conduisent jusqu’au porche mozarabe de l’église. Les mozarabes étaient des chrétiens d’Espagne qui conservèrent leur
religion sous la domination musulmane, mais adoptèrent la langue et les
coutumes arabes.
Un dédale de rues conduit à une
chaussée romaine bordée de térébinthes (pistachiers méditerranéens) qui mène à
un pont en ruine, difficile à franchir, notamment par les cyclistes qui doivent
porter leur vélo.
Le sentier serpente sous le
soleil à travers les champs dénudés. Au milieu de nulle part, surgit l’« oasis
du chemin », un stand avec tables et parasols qui propose des boissons
fraîches. Tous les marcheurs y font une halte bienvenue. Les tenanciers parlent
français. Ils sont belges…
Après le pont médiéval sur le río
Salado, une sente descend dans un vallon avant de regrimper raide vers le
village de Lorca.
Nous mangeons sous un bosquet
ensoleillé, en contrebas de la N 111.
L’après-midi, le chemin progresse
en montées et descentes sur des pistes de terre ou empierrées, goudronnées ou
cimentées. Il traverse Villatuerta (un village déserté à cette heure, comme
tous les villages espagnols) pour se diriger vers Estella. Peu avant l’entrée de la ville, il atteint une piste
cimentée où j’aperçois le Ducato.
Nous rejoignons le camping
Lizzara, à 1 km
du sentier, à proximité d’une usine. C’est un grand camping, mais dont les
emplacements sont occupés en permanence par des bungalows, mobil-homes et
caravanes. Un véritable village de banlieue avec des allées tirées au
couteau… Par contre, l’espace pour les
gens de passage est beaucoup plus restreint. Sympathique toutefois, car nous y
sommes pratiquement seuls. Nous sortons table et chaises. Le bip de recul des
camions qui évoluent dans l’usine proche résonnera jusqu’à l’heure de la
fermeture !
Le soir, nous mangeons au
restaurant du camping, tenu par deux frères dont l’un est handicapé. Des
grillades, arrosées d’un vin de la
Rioja …
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